L'allaitement, le seul acte que tu ne puisses déléguer
Le plumeau a eu 3 semaines mardi, qui dit 3 semaines dit "terrible three weeks" (bah oui, j'invente des termes en anglais ça rend la chose plus effrayante) ou la règle des "3 semaines, 6 semaines, 3 mois, 6 mois". On dit qu'approximativement à ces dates les bébés ont des pics de croisance / de développement. Et ici ça se traduit par des bébés qui ne pensent qu'à têter, tétouiller, s'en mettre plein la bedaine et régurgiter ensuite, tant qu'à faire. Mais rassurez-moi, chez vous ça se passe pareil non?
Je me souviens des 3 semaines de la Plume comme d'une journée et d'une nuit plus que chaotique où elle a passé son temps collée à moi, têtant frénétiquement et hurlant si j'avais la désobligeance de lui retirer sa pitance.
Et bien nous avons depuis hier la version plumeau, moins hard que sa soeur (peut-être aussi parce qu'il est moins demandeur qu'elle en temps normal). Mais bon, une bonne petite "terrible three weeks", quand même quoi.
C'est à dire que depuis hier matin, j'ai l'impression de lui avoir donné à peu près 155 têtées. Et ça le père formant il a beau se dévouer pour toutes les tâches mais pour celle-ci on a pas encore trouvé le moyen de me suppléer.
Oui oui c'est moi qui ait le 90 C à la maison ! Alors même si le père formant il est fatigué d'assurer sur tous les fronts depuis un bon p'tit moment, et bien cette nuit je lui aurait bien délégué une des nombreuses têtées du plumeau, mais non, ce n'est pas jouable.
Tout comme j'aurais bien délégué quelques têtées au personnel de la mater pour que mes deux séjours dans cet endroit ô combien paradisiaque me soit plus reposant.
Non, j'ai fait ce choix d'allaiter, j'ai adoré l'allaitement de la plume et compte bien renouveller l'expérience avec le plumeau. Même si bon, là, j'avoue, c'est un peu difficile avec la fatigue, mais dans quelques jours tout rentrera dans l'ordre...
Et puis surtout, l'allaitement a été presque le seul moyen de m'occuper du plumeau à sa naissance. Parce que, arnachée aux 4 membres par les perfs d'anti-douleurs, d'antibios, les poches pour la transfusion, le tensiomètre au pied, la pompe à morphine à la main, l'allaitement est resté le lien le plus important que je pouvais mettre en place avec le plumeau. On me le posait sur moi pour sa têtée, et je pouvais enfin le voir, le sentir, le toucher, le rencontrer... Et puis on me le reprenait pour le mettre à la nursery car il fallait que je me repose (le terme était-il approprié?). C'est le père formant et les auxiliaires qui se sont chargés de tout les soins de nursing tels que les changes et le bains, moi je n'avais que la charge de le nourrir (je sais c'est déjà beaucoup). Alors vraiment cet allaitement j'y tiens, même si c'est parfois fatiguant, prenant, épuisant.
Parce que pendant de nombreux jours, c'est tout ce que j'ai pu faire pour mon p'tit plumeau.....